L'effet de Foehn

Relecture de l’oeuvre de J. S. Bach arrangée et dérangée par Guillaume Grenard

Les Variations Goldberg constituent une œuvre pour clavecin composée par Jean-Sébastien Bach. Cette œuvre constitue la partie finale — et la clef de voûte — de la Clavier-Übung. Elle représent aussi un des sommets de la forme « thème avec variations », et une des pièces les plus importantes écrites pour clavier. L'œuvre est d'une richesse extraordinaire de formes, d'harmonies, de rythmes, d'expression et de raffinement technique, le tout basé sur une technique contrapuntique inégalable. 

L’effet de Foehn qui d’habitude, compose sur mesure pour son instrumentarium hétéroclite, doit cette fois totalement inverser son mode de fonctionnement. Ce n’est plus le compositeur qui est au service des instruments mais ces derniers qui doivent donner un nouvel éclairage à cette œuvre majeure de Bach. L’effet de Foehn s’entoure pour cette nouvelle expérience de deux musiciens supplémentaires, enrichissant encore la couleur sonore de l’ensemble.

Le principe de la variation donne au groupe le prétexte pour livrer les siennes et les rapports bien connus du compositeur avec l’improvisation l’autorisent à intégrer ce mode d’expression musicale à cette nouvelle version. Au fil de la relecture des 32 variations originales dont l’esprit et la succession sont respectés mais la lettre bousculée, on croisera la plainte d’une scie musicale, la fureur d’une rythmique implacable, le mysticisme d’une clarinette, le classicisme d’une mezzo-soprano, des ultrasons boisés ou électroniques et même le fantôme de Glenn Gould.